mercredi 19 août 2015

VTT : Langisjor

Je poursuis cette série de compte-rendus avec une journée un peu mitigée mais finalement intéressante, aux abords de Langisjor. J'y accède par la F235, e ten écrivant ça je me rends compte que je connais mieux les noms des petites pistes islandaises que les noms d'autoroutes qui partent de Paris. Bref, un long chemin traversé par de nombreux petits cours d'eau. C'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais, car à part le premier vrai gué juste après avoir quitté la F208, le coin est censé être plutôt tranquille. En fait, ce sont une multitude de petits ruisseaux venant de la fonte des neiges un peu plus haut, et je me dis que c'est pas bon signe pour ma sortie du jour prévue entre Sveinstindur et Skaelingar. En plus la météo est moyenne, ciel gris et nuages très bas, sans beaucoup d'espoirs d'éclaircies. Bon, je vais au bout de la piste voir le lac et on avisera.

Bout de la piste, enfin à 500m près, car l'accès à la cabane de pêcheurs en contrebas est encore bloqué par de la neige. Décidément cette année est vraiment particulière au niveau de l'enneigement. Un autre véhicule est garé à côté de moi, ce sont des Islandais, ils me disent qu'on peut monter un peu à pieds pour avoir une belle vue, je leur indique que je les rejoins juste après mon petit-déjeuner. Un des deux gars a vu mon vélo dans le coffre, il me dit qu'il fait aussi un peu de VTT, il me parle de quelques idées de trail, mais je les connais déjà. Décidément beaucoup de rencontres aujourd'hui, après deux marcheurs le matin pris dans la voiture juste pour passer une rivière.

En haut du promontoire la vue est superbe. Derrière moi, avec un bout de la F235 :


Et surtout devant, le Langisjor, long de 20km jusqu'au glacier qu'on devine au fond. Il se dégage une grandiose impression de calme ici. La lumière est étrange avec ce ciel très bas, l'appareil photo est complètement largué, mais bon je mets l'image quand même, plus sombre qu'en réalité.


Dans ces conditions que faire ? Soit l'ascension du Sveinstindur à pieds, mais est-ce que ça vaut le coup avec cet horizon bouché ? Ou alors mon plan VTT de l'autre côté, mais en même temps pas envie de m'éloigner du lac duquel se dégage un grand magnétisme. Le fameux proverbe "si t'aimes pas la météo, attends 5 minutes" ne semble pas se justifier aujourd'hui. Frustrant, mais en même temps je ne voudrais pas être ailleurs, bizarre ! Bon, on va voir comment ça se présente pour le plan VTT.

En fait on va rien voir du tout, l'accès est bloqué par un énorme névé, il y a des traces de pneus dessus, mais impossible de savoir de quand elles datent et surtout quel type de véhicule les a laissées. Un coup à rester planté. J'aurais pû y aller en vélo, mais je ne savais pas ce qui se cachait derrière, et finalement pas si envie que ça de rouler. Retour au parking au départ du sentier qui monte au Sveinstindur. Enfin parking, c'est un carré de sable tassé avec une table de pique-nique placée ici de manière un peu insolite. Décision, ce qu'on va faire, c'est qu'on va rouler dans le sable ! Tu pourras dire que t'as roulé dans le désert. Action !



Sur la photo ci-dessus, le Sveinstindur, qui culmine à 1089m, et dont le sommet offre parait-il une des plus belles vues d'Islande. Assurément pas aujourd'hui. Bon sinon cette piste ça donne quoi ? C'est très curieux, il faut rester sur les traces sinon on s'enfonce. La perception des distances est complétement faussée. Le plus curieux, c'est qu'il n'y a presque aucun vent dans cette vallée désertique, et pour l'Islande c'est assez déstabilisant, tellement on en prend vite l'habitude. Bon en fait c'est comme rouler sur une plage, sauf que c'est noir, qu'il n'y a pas la mer, et qu'il n'y a pas de vent, et donc aucun bruit. A couvert de la très petite brise, c'est le grand calme et "j'entends" mon coeur battre, c'est assez rare un silence aussi parfait.




Le petit gué ci-dessus passe sur le vélo, sans se mouiller les pieds, c'est la seule distraction sur mon parcours.

Je pars sur une petite boucle de 10km environ, avec possibilité d'explorer les alentours sur une autre piste. En fait dès que j'entame l'option il commence à tomber quelques gouttes, donc retour à la case départ avant que ça ne devienne sérieux. Je n'ai évidemment pas peur de la pluie (sinon faut pas aller en vacances en Islande), mais encore envahi (vaincu ?) par des sensations contradictoires : clairement je ne risque rien à rouler ici, dans le pire des cas, disons une mauvaise chute, je risque une roulade dans le sable. J'ai connu plus exposé... Mais le cadre est tellement tourmentant (je n'irais quand même pas jusque angoissant) que ça en devient très déstabilisant. On se sent vraiment très petit au milieu de tout ça. Donc on va essayer de finir avant que les éléments pluie/brouillard/froid ne s'ajoutent au mix du moment.


De retour à la voiture j'ai l'impression d'être parti depuis plus de deux heures, en fait à peine une. La vue s'est maintenant complétement bouchée de tous les côtés, donc on s'en va... Voici donc pour 11km de vélo plutôt inhabituel...

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