mercredi 21 août 2019

Transmaurienne-Vanoise 2019

La Transmau... la plus ancienne course VTT de haute montagne en France, tout simplement.

Un mythe encore très difficile d'accès il y a quelques années (rallier l'arrivée de l'édition 2011 reste l'un de mes plus souvenirs les plus douloureux sur un vélo !), aujourd'hui plus accessible, mais ça reste quand même un très gros morceau. Dans un cadre de rêve et des paysages souvent époustouflants, on y trouve tout ce à quoi on peut s'attendre de plus difficile (et aussi de plus beau) en VTT : des longues ascensions, des gros pourcentages, de l'altitude, du technique, des portages... le tout en proportions raisonnables, mais enchaîner cinq jours de ce régime est un beau défi.

Il y a trois ans, j'avais testé le parcours des 9000 (pour 9000m D+ au total), cette fois je me contenterai du 6000 (en réalité plutôt 6500), en me disant que ce serait plus facile et que ça me permettrait de mettre un peu plus de rythme. Erreur ! En fait, c'est tout aussi difficile, juste un peu moins long.



Lundi, étape 1
Peut-être la plus belle d'un pur point de vue VTT. 40km et 1400m de D+ super variés, avec de superbes sentiers bien joueurs, et des petits plaisirs comme la traversée du fort d'Aussois. Vraiment une belle trace. Le final interminable, vaincu par la chaleur, et les crampes. Tout le monde dans le dur, comme si on était en train de boucler un raid longue distance. Mais non, c'était juste une étape de Transmau, et il en reste encore quatre.

Mardi, étape 2
La plus longue... plus d'une heure d'ascension pour débuter. Peu après, on a droit à 45 minutes de portage en plein soleil. Une descente de rêve ensuite vers Modane, interminable, avant une remontée en enfer vers Aussois. Souvent à pieds, souvent à pédaler au ralenti, toujours exténué, à chasser les zones d'ombre entre deux pauses. Une fois qu'on a bouclé cette étape, le plus dur est fait, c'est vrai, mais on peut aussi se demander comment ça va être possible de continuer après avoir autant puisé dans les dernières réserves pour rejoindre l'arrivée. 42km, 1900m D+, 5h15 d'efforts.

le petit portage, depuis le barrage jusqu'au point noir en haut à gauche..

Mercredi, étape 3
La journée typée XCO, juste une course de trois tours de 7km. Sur le papier une bonne occasion de récupérer. La bonne blague ! En réalité, il fait toujours aussi chaud, dès le départ on se lance à bloc dans le truc (on se dit que c'est court alors ça va aller), mais on se rend vite compte que la bosse du circuit est bien difficile. Surtout qu'au milieu du deuxième tour on nous informe qui suite à une erreur de signalement la course est neutralisée, et on va repartir quelques minutes plus tard... pour deux tours ! Donc quatre tours au total, deux fois 45 minutes, difficile de faire plus violent comme format, pour la récup on repassera.



Jeudi, étape 4
Une première moitié d'étape avec une belle bosse puis globalement très roulante pendant 20km environ. Ensuite après avoir traversé le stade de biathlon de Bessans, on se prend un mur dans la gueule, dont un bon kilomètre entre 15-20%. Puis un single bien exigeant avec quelques mini portages, avant de basculer sur une descente pas très technique mais quand même bien piégeuse avec la fatigue. Une fois de plus, on se fait la peau pour en finir... La Transmau c'est ça, à chaque arrivée on est crâmé, mais le lendemain ça repart de plus belle, et on lâche rien, étape par étape. Et à la fin on se dit qu'on a passé une semaine un peu hors du temps...

Vendredi, étape 5
La montée vers le lac du Mont Cenis. Alors c'est magnifique, un bleu émeraude, le single interminable à flanc de montagne... Mais pour y aller, c'est d'abord une piste de ski à remonter droit dans la pente, puis 8km d'ascension sur pistes. Le retour depuis le bout du lac est relativement rapide, et la descente finale également, pas ma préférée (c'est plutôt typé DH), et il ne reste ensuite que quelques taquets à gravir avant d'en finir de cette édition 2019. Petit épilogue bonus avec le Tour de France qui passe devant la ligne d'arrivée peu après nous.



Voilà, raconté ainsi ça passe vite... Et c'est vrai que c'est une semaine qui passe vite, malgré toutes les difficultés, la Transmau c'est que du bonheur, alors rendez-vous en 2020 !