dimanche 15 septembre 2019

24 Heures VTT de Touraine

Retour à Nouzilly, pour ma troisième participation (la deuxième en solo) à cette très belle course de 24 heures VTT.

Un événement qui continue de s'améliorer au fil des ans (ils en sont à la 7ème édition), avec quelques bonnes petites surprises : une nouvelle portion de beau sentier, le circuit qui passe devant tous les campements (bien pratique en solo pour attraper les ravitos), et un classement chrono désormais disponible en live. Continuez comme ça, c'est top ! Et merci pour cette super orga.

Départ le samedi à 14h. On est une quinzaine de solos à s'élancer derrière le peloton. Quelques gouttes de pluie passent vite, il n'y en aura pas d'autre de tout le weekend. Ça ne part pas trop vite, je roule un peu avec Simon, puis je le laisse partir devant avec Tristan, les deux vont se livrer une grosse bagarre pendant plusieurs heures à l'avant de la course. Je prends mon rythme et quatre autres concurrents me passent aussi devant. C'est pas la grande forme, et comme souvent le premier moment dur intervient après seulement 4-5h de roulage... Cette fois c'est les lombaires qui sont pas contents, et ça bloque un peu les jambes en même temps. Le ventre a aussi beaucoup de mal à accepter les premiers ravitos, décidément ça part pas génial ce 24h. Mais la course est longue, alors patience et ça finira par passer.



Quelques mots sur le circuit. Un peu moins de 10km, 160m D+. Plutôt roulant ludique, rien de vraiment technique, mais assez sinueux et on ne s'ennuie jamais. Très sec, ça tape souvent au sol. Pas de longue bosse mais certains taquets sont bien raides. Et beaucoup de poussière, partout. Toujours difficile de se projeter avant de se lancer dans un 24h, mais clairement je vise les 25 tours. 

Comme je dis toujours sur un 24h, c'est comme si les six premières heures ne comptaient pas. Il faut juste essayer de ne pas trop se fatiguer. Le soir arrivé, certains commencent à prendre une longue pause, souvent pour manger, d'autres car partis trop vite. Je ne regarde pas encore le classement, mais j'entends au speaker que je suis à un moment à la 3ème du classement des solos. Mais je navigue la plupart du temps entre la 5ème et la 7ème place, au fil des pauses et arrêts ravitos des uns et des autres. En fait Tristan et Simon ont maintenant deux tours d'avance, mais derrière on est cinq à se tenir en moins de vingt minutes. J'aperçois parfois les autres quand deux portions de circuit se croisent, ce qui permet de se situer approximativement, mais je ne me retrouve jamais à rouler avec eux.

De mémoire je passe les 100km après 7h de course, donc vers 21h. Et j'en mettrai neuf de plus pour atteindre la barre des 200.

La nuit tombée la vraie course commence. La nuit est magnifique, claire, étoilée, on peut bien en profiter sur les passages dégagés dans les champs. C'est maintenant les épaules et la nuque qui sont douloureuses, mais quelques auto-massages (tout en roulant !) permettent de rendre tout cela supportable. Et ça passe, excellent. Minuit. Ça y est, on est dedans, c'est le meilleur moment. Et c'est maintenant que ça se joue, il faut rien lâcher. Toujours un bonheur de rouler de nuit. Rythme régulier, niveau physique tout va mieux, je me sens même mieux que dans les premières heures de course, c'est assez étonnant. 2h du matin, c'est la mi-course, toujours mieux de passer ce cap dans de bonnes dispositions. Et en effet le moral est super bon. Je continue sans faire de grosse pause, entre 5 et 10 minutes tous les deux tours. Régulier.



4h du matin. Je boucle un tour et la table de chrono m'annonce "4ème, avec 5 minutes de retard sur le 3ème !". C'est plutôt bon ça. Et je viens de manger donc je vais pouvoir enchaîner trois tours sans stop, et si ça continue à ralentir devant ça devrait me permettre de repasser 3ème. En fait je repasse Ludovic un demi-tour plus loin, il a l'air dans le dur. Pas sûr qu'il me reconnaisse, on a des plaques de guidons mais pas de dossard au dos. 

On va donc essayer de rester sur le podium, mais il reste encore dix heures donc autant dire qu'on n'est pas arrivés. Mais la tendance est bonne pour moi. Devant, Simon, impressionnant de régularité, est repassé en tête. Par deux fois je manque de peu un passage de sangliers, impossible de les voir à chaque fois ça tombe sur le mec juste devant ou juste derrière. La nuit fraîche devient de plus en plus froide, gants hiver, chaussettes laine, et bien sûr veste bleue sont de sortie. 

Ravito un peu pénible pour changer la batterie de l'éclairage (pour assurer le coup, car je pense que j'aurais pu aller au bout de la nuit avec une seule). Et le sommeil me tombe dessus d'un coup, vers 6h. Alors là c'est vraiment dur sur le vélo. Mais encore une fois, ça passe, après une heure, peut-être un peu plus. Le jour se lève et ça fait un bien fou dans la tête. On continue. C'est vers 10-11h que je parviens enfin à prendre un tour d'avance sur Ludovic 4ème, à peu près en même temps que je passe la barre des 25 tours. Mais il faut encore rallier l'arrivée, et Ludovic ne lâchera rien, en roulant jusqu'au bout. Je finirai donc à 30 tours tout pile. 293km. 4800m D+. Un temps de roulage que j'estime légèrement supérieur à 21h. Je crois que je n'avais jamais fait autant. 



C'est récompensé par un podium, mais peu importe, la vraie satisfaction c'est d'avoir réussi à rouler un max, traversé les moments durs sans lâcher, bien géré le rythme et tout le reste. Et évidemment pas de chute, pas le moindre souci mécanique, etc. Un 24h complet et bien abouti.

Ah si, la grosse déception, après avoir rangé tout le bazar : rupture de frites au point resto !! J'y pensais depuis tellement longtemps en passant devant à chaque tour...

Et merci au voisin de campement qui m'a replié ma tente "2 secondes"... (deux secondes pour la balancer à la poubelle ouais).



Allez vraiment un super weekend, maintenant on récupère avant le début de la saison de vrai vélo.

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