mardi 18 août 2015

VTT : Strutslaug

C'est parti pour le récit en photos de ma plus grosse sortie VTT en Islande. Il est vrai que je me suis généralement contenté de sorties courtes, surtout par sécurité en fait. Mais ce jour là la météo était assez sûre, je me suis donc lancé dans cet aller-retour jusque Strutslaug.

Départ du refuge d'Holaskjol, je rate le début de la trace ce qui me vaut un bout sur la piste F208, mais bon comme c'est une des plus belles pistes d'Islande on va dire que c'est pas trop grave. J'arrive assez rapidement à retomber sur la trace en coupant un champ par des sentes de chevaux. Et quelle trace ! Un petit sentier de rêve au milieu des prairies, jusqu'à ce petit encaissement annonciateur de la première rivière à franchir à gué.


En effet la voici. Rien de difficile, maximum 40cm d'eau et un courant pas fort. Rester prudent, car il est toujours possible de glisser, et puis bon en se cognant la tête et en étant très malchanceux y'a toujours moyen de se noyer dans 10cm d'eau. Juste le petit côté inquiétant, c'est que juste en aval (à la limite de la photo à gauche), y'a une petite cascade dont à mon avis on ne remonte pas. Mais encore une fois, très peu de courant, très peu de fond, donc pas de stress. C'est froid mais ça passe.


On oublie vite car le sentier qui suit est de toute beauté. Je croise un petit groupe de marcheurs, les seuls que je verrai de la journée sur ma trace, même si je suis un trail certes non balisé mais plutôt bien marqué.


Ah c'est beau, ces grands espaces ! J'arrive au refuge de Alftavatnakrokur, je visite les lieux, c'est superbe, super bien équipé avec chauffage et tout. Regret de pas avoir emporté de quoi y passer la nuit au retour...

Ce sera une des leçons du voyage : se déplacer en voiture pour aller chercher des spots ici ou là c'est génial pour gagner du temps, c'est aussi un confort certain, mais ça limite quand même assez souvent les possibilités de grands tours. Note pour la prochaine fois, dans ce cas je pense que la formule idéale est de prévoir des tours de deux jours, avec retour à la voiture à la fin, puis direction vers un nouveau tour. Par exemple aujourd'hui je vais faire l'aller-retour, alors que j'aurais pu pousser une heure plus loin que Strutslaug, passer la nuit dans un autre refuge, et revenir à Holaskjol par un autre chemin. C'est une reflexion que je me suis faite quasiment sur chaque spot que j'ai visité : faire des boucles de deux jours. Bon maintenant avec l'expérience de ce séjour ça me parait super évident, mais ça ne l'était pas du tout devant l'écran de l'ordinateur à quelques milliers de kilomètres de là.


Le temps de réfléchir à tout ça, je tombe au-dessus du refuge sur un gué de la F233. Celui-là je l'avais au mieux oublié, au pire complètement zappé en me renseignant sur la trace. J'arrive par la droite sur la photo ci-dessous.


L'explication est en fait simple : il y a un passage à sec juste en aval, sur un pont artificiel de rochers au niveau d'une jolie petite cascade (sous la table de pique-nique), dont l'écume vire sacrément au turquoise. Superbe ! Je reste un moment à admirer ce petit coin à moi tout seul.


Et on repart en longeant les bords de rives, la même rivière ou un de ses affluents depuis le départ. Il s'agit toujours de la Syðri Ofaera, ma seule compagnie de la journée, que ma trace traverse à plusieurs reprises.


Parfois les bras stagnent en petits étangs dans lesquels se reflète le ciel bleu. Vert bleu, bleu vert... une de mes photos préférées de tout le séjour.


Evidemment il y a toujours quelques moutons pour se faire remarquer.


Encore des petites cascades au niveau du gué suivant, cette fois impossible de passer à sec.


Les mêmes depuis l'autre rive, puisque c'est passé sans souci.


La trace continue en surplomb de ce magnifique bazar. Un spot complètement insignifiant à l'échelle des merveilles de l'Islande, qui ne porte d'ailleurs même pas de nom, mais à côté duquel on peut quand même rester un bon moment en admiration, et griller une bonne partie de la pellicule dans l'appareil photos.



Et puis ça monte, le paysage change, direction le col pour passer dans la vallée de l'autre côté. La trace est bien nette, une ancienne piste... Je me demande toutefois d'où elle vient, puisque d'un côté comme de l'autre il ne semble y avoir aucun accès en véhicule. Mais ne jamais sous-estimer les véhicules utilisés par les Islandais.

On se trouve alors à environ 650m d'altitude, niveau ambiance et isolement ça équivaut à un bon 2000m chez nous je pense... La météo tient donc c'est tout bon, on profite.


Le Dad en mode camouflage, mais pas assez fluo.



Ce qui est embêtant c'est qu'il reste pas mal de neige par endroits, et qu'après chaque névé à traverser il faut retrouver la trace à la sortie, ce qui n'est pas toujours évident. Donc navigation au cap au GPS, en évitant tant que possible les reliefs embêtants. C'est franchement usant, même si à part la neige ça roule quasiment tout le temps. Enfin j'arrive au-dessus de la vallée visée, à moitié inondée mais je ne veux pas la traverser, je veux aller au Strutslaug dans le coin tout à droite.


Le Strutslaug, le voici en panoramique. Ah, le plaisir simple d'une baignade à 40°, tout seul dans une plaine immense encerclée de montagnes enneigées. C'est presque dommage qu'il fasse aussi chaud aujourd'hui (15° environ).


On en profite pour sécher les affaires, chaussures, chaussettes... Bon ça sert à rien vu qu'il y a une petite rivière à traverser juste en repartant, mais bon pour le principe. Un couple d'Islandais arrive de l'opposé, juste avant que je ne reparte, juste l'occasion d'échanger quelques mots. Il faut en profiter, hors des villes on rencontre très rarement des Islandais, ce n'est pas surprenant sachant qu'ils sont environ 300000 et que chaque été il y a plus d'un million de touristes qui viennent les envahir.

Mouillé pour mouillé, je retraverse pour aller voir la source de plus près.
Et donc l'eau chaude, elle vient de là :


Retour par le même chemin. La piste, elle monte sous la neige, donc on va tirer à gauche en portant le vélo, et on rattrapera plus tard. Cette remontée vers le col est éprouvante, le bain m'a endormi et c'est dur de repartir.


Sur la photo suivante, on a l'impression d'un champs de roches. En fait, le sol est tout mou, les parties foncées sont un genre de mousse qui s'applatit quand on marche dessus. Top confort.


Celui-là je crois que c'était le plus gros névé à traverser, vers le haut. La photo rend rien, même avec mes traces de pas de l'aller. Heureusement qu'il y a une partie découverte au milieu, car à cet endroit c'est très raide et ça aurait été difficile à remonter sur la neige. Sur le petit plateau en haut je rencontre les moutons les plus peureux de tout le pays, qui s'enfuient au sprint dès que je m'approche à moins de 200 mètres ! C'est pas encore aujourd'hui qu'on va caresser de la laine vivante.


Retour au gué des petites cascades. Le niveau semble plus haut que le matin (c'est à peu près toujours le cas, même si ce n'est pas une rivière glaciaire), donc je prends le temps de chercher le meilleur passage. Les règles à suivre sont assez simples... Déjà, c'est plus facile de passer légèrement de biais contre le courant, plutôt que de se laisser emporter dans l'élan. Passage large implique courant moins fort et/ou moins de fond, logique. Si la rivière se divise en plusieurs bras, c'est encore mieux, ça divise d'autant les forces. Il vaut mieux entrer et sortir par une rive convexe, le courant creusant naturellement plus les fonds à "l'extérieur" des virages de la rivière, tandis que les graviers s'accumulent à "l'intérieur", donc moins de profondeur. Bon tout ça c'est la théorie, en pratique y'a pas toujours autant de choix. En l'occurence voici le passage choisi ci-dessous.


Content, c'était la dernière difficulté de la sortie. Il reste encore le tout premier gué à re-traverser, mais au pire si je le sens pas il y a le magnifique refuge juste à côté, je ne passerai pas la "nuit" dehors. Mais ça passe aussi, malgré un niveau plus haut que le matin (de l'eau jusque mi-cuisse quand même). Il n'y a plus qu'à se laisser descendre vers Holaskjol, à flanc de colline.


Voilà c'est fini, après 50km et 1000m D+, mais quand même 5h30 sans les pauses pour en venir à bout.
Et nuit en refuge pour bien récupérer, quatre occupants dans un dortoir d'une trentaine de places, ça valait pas le coup de monter la tente !

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