Fantastiques Crapauds ! (suite)

Après ce bon repas du soir, je repars vers 23h et j'enchaîne deux tours de nuit quasiment sans pause. La nuit des Crapauds est magique : la lune, les feux d'artifice, les feux des camps de scouts le long du parcours...

Merci à eux aussi d'ailleurs (les scouts), ils aident aux pointages, n'arrêtent pas d'encourager tout le monde, et le soir venu ils font un feu et dorment sur place. Ils proposent aussi systématiquement à boire, ce qui m'a bien aidé car dans mon deuxième tour de nuit je n'en pouvais plus de boire du sucré.

Bien qu'épuisant, le terrain est toujours bien roulable, et je m'éclate pendant ce long relai.
Il est 2h du matin et je vais passer un coup de jet d'eau sur le vélo : il n'y a pas foule !

Je me change, m'allonge et me repose à demi endormi jusque 5h du matin. Dur le "réveil", mais j'ai froid et le meilleur moyen de se réchauffer c'est de rouler. Le lever du jour n'est pas loin, mais je garde les éclairages par précaution. Dur dur ce septième tour. Il se met à pleuvoir... Je m'arrête pour manger. En fait c'est seulement au moment d'écrire ces lignes que je réalise que je n'ai rien avalé entre mon réveil et ce septième tour que j'ai donc fait "à jeun". Trop obsédé par la crainte d'avoir froid, j'en ai oublié de manger. Surtout que finalement je me suis habillé trop chaudement ce qui m'a passablement agacé. Bref, nouvelle pause, et petit déjeuner au bord du feu chez les voisins. On regarde passer les rares concurrents qui tournent encore péniblement avec des vélos recouverts de boue collante. D'ailleurs certains passent avec le vélo sur le dos. Pas motivant.

Dernier tour sous la pluie

Comme j'ai entamé mon huitième tour (mon compement est situé à environ un quart du circuit), vers 10h je me décide à partir pour le finir : chaque kilomètre abattu étant une petite victoire, je ne vais pas en gâcher près de trois ! Mais je vérifie en situation qu'avec la pluie le terrain est vraiment devenu inroulable... Ce sont encore les pierres et les racines mouillées qui glissent le moins, curieux reflexe que d'essayer d'aller rouler dessus pour chercher la meilleure adhérence. Mais je suis à pieds dans les montées, dans les descentes... Quand je passe au niveau du chapiteau on me dit que l'arrivée est avancée à 12h au lieu de 15h. Théoriquement j'ai la possibilité de réaliser un 9ème tour, mais l'envie n'y est pas dans ces conditions. Du coup je lâche mes dernières forces dans la dernière boucle, et je m'étonne moi-même : le cardio répond plutôt bien, ainsi que les jambes, je fais la dernière montée à bloc, ma plus rapide de toute la course. Curieux !

Néanmoins la dernière ascension de la quinzaine de marches de la passerelle d'arrivée est bien difficile. Dernier pointage, et je rejoins le campement par le village, c'en est fini !

J'ai donc bouclé 8 tours au total. Environ 90km et 3000m D+. Sur le sec je visais plutôt entre 12 et 15 tours, mais là les conditions étaient vraiment trop difficiles pour enquiller les kilomètres. Je me classe tout de même 14ème sur 73 en solo (et 375ème sur 519 équipes au général).

Affichage du classement après mon dernier tour

Les mercis :
- toute l'organisation et tous les bénévoles, qui ont réalisé un incroyable travail toute la semaine dans ces conditions extrêmes !
- tous les voisins de campements, pour les invitations à manger, à discuter, à se réchauffer près du feu...
- mes parents pour m'avoir rejoint le dimanche matin, aidé à ranger mes affaires et surtout ramener à la maison. Je ne me voyais pas prendre le volant...

Le bilan côté vélo : 
En gros aucun souci majeur pour ce qui a constitué un gros test en conditions mouillées. Petit tour d'horizon...
- casse du garde-boue avant : je lui donné un involontaire coup de genou dans une descente... Privilégier quand même les modèles faciles et rapides à monter/démonter.
- transmission : les vitesses ont toujours bien passé derrière. Devant je suis de toutes façons tout le temps resté sur le petit plateau...
- pneus, c'était le bon choix pour moi je pense : Schwalbe Rocket Ron 2.1 à l'arrière, Schwalbe Nobby Nic 2.1 à l'avant. Peut-être un peu larges pour les séquences les plus collantes.
- pédales : comme d'habitude aucun souci dans la boue avec les Time.

Le bilan côté moi :
Encore beaucoup d'enseignements sur les choses à faire ou ne pas faire, les erreurs à éviter, les trucs qui aident bien, la gestion de l'effort, du manque de sommeil, la fréquence et la durée des pauses, l'alimentation...
Autant d'expérience qui sera fort utile la prochaine fois !

Rendez-vous les 7 et 8 juin 2014 !

Et à voir une vidéo du départ de cette année.